Lisez le texte suivant : une coquille en fausse complètement le sens.

( emploi d'un paronyme ? distraction... bref, cherchez.

Le travail corporel constitue pour les neuf dixièmes des hommes leur seule chance de manifester leur valeur en ce monde. Mais pour que ce travail même, et non le paiement seul, profite à l'homme, il faut que ce soit un travail humain, un travail où l'homme entier soit engagé : son corps, son coeur, son intellect, son goût. L'artisan qui façonne un objet, le polit, le vend, l'approprie aux désirs de celui à qui il le destine, accomplit un travail humain. Le paysan qui donne vie aux champs et fait prospérer le bétail par une oeuvre accordée aux saisons, mène à bien une tâche d'homme libre, tandis que l'ouvrier enchaîné au travail à la chaîne, qui de seconde en seconde répète le même geste à la vitesse dictée par la machine, s'émiette en un travail sans but pour lui, sans fin, sans goût ni sens.Le temps qu'il y passe est un temps perdu, vendu : il vend non son oeuvre mais le temps de sa vie. Il vend ce qu'un homme libre ne vend pas : sa vie. C'est un esclave. Il ne s'agit pas d'adoucir le sort du propriétaire afin de le lui faire accepter, il s'agit de supprimer le prolétariat comme on a supprimé l'esclavage, puisque de fait le prolétariat c'est l'esclavage.

Gandhi Mes Pensées(1958)