Découvrez ici quelques moyens de libérer votre imagination ...

l

Ces premières propositions émanent d'un travail collectif entrepris

dans le Lycée agricole de Fontenay le Comte..

A VOS PLUMES

 

Voici quelques propositions pour vous aider à exprimer vos sentiments, vos sensations, vos délires, vos colères, vos coups de coeur, vos rêves et même vos délires

1 / A la manière d'Albert Avguesparse, tentez à votre tour de célébrer la magie des mots :

Je dis « stylo », et ...

Je dis « l'eau », et ...

Je dis « guitare» , et...

Je dis « avenir », et...

 

2/ Parmi cette liste de mots

CONFLIT. REVOLTE, EQUILIBRE, WALKMAN, AMOUR, AMITIE ,

DISCOTHEQUE , MUR, LIBERTE,

BLEU SIDA L00K ...

choisissez-en un et associez-le à 5 autres mots pour composer un texte court

 

3/ Vous décidez de vous adresser à votre objet et préféré (ou détesté) , Vous lui dites tout le bien ( ou tout le mal) que vous pensez de lui.

 

4/ Choisissez une odeur - une saveur - une musique qui vous est agréable décrivez-la.

 

5/ A partir de la nouvelle « Chasseurs de Vieux », imaginez la lettre que pourrait écrire Ettore Saggini à son père pour s'expliquer avec lui après la chasse à l'homme.

 

6/ A la sortie de la piscine, vous rencontrez votre chanteur préféré ( ou une autre célébrité que vous admirez). Racontez.

 

7/ Composez un texte commençant par : SI J'étais ... (ex : une couleur, une eau, un arbre, un paysage, un parfum, une musique, un objet ou tout autre proposition de votre choix)

 

8/ Choisissez un graffiti : faites-en le point de départ (ou d'arrivée) d'un texte comique ou dramatique ou fantastique ...

 

9/ A la manière de Jacques Prévert, composez un texte poétique. Pour vous aider vous pouvez vous inspirer de la liste suivante :

a) L'élève qui... ou l'adolescent qui... ou le révolté qui ...

b) Il a mis ses jouets dans la malle...

c) Je suis comme je suis, je suis faite comme...

 

10/ Un matin , dans votre salle de bain. le miroir se met à vous parler...

 

11/ A la manière de «Si tu t'imagines, fillette, fillette », composez à votre tour un poème qui sera une réponse à Raymond Queneau à moins que vous ne préfériez calquer le style de Ronsard dans son ode célèbre

«Mignonne, allons voir si la Rose...»

 

12/ Rédigez un texte commençant par : J'ai ... ans et je veux charger le monde....

 

13/ Enfin tout texte libre sera le bienvenu

--- Vous réglez son compte à quelqu'un qui vous a fait mal (ou a dit du mal de vous)

--- Vous rendez hommage à quelqu'un qui vous a fait du bien

--- Vous remontez le moral à un camarade qui est au bord du suicide

--- Vous rédigez votre autoportrait

Voici d'autres propositions.

 

1) Prenez un vers dans un poème :

Rajoutez des informations pour qu'il soit beaucoup plus long, mais sans changer vraiment le sens.

Puis raccourcissez et ainsi de suite.

Après quoi vous disposerez de phrases nouvelles que vous disposerez à votre gré.

 

 

2) Reprenez fréquemment la même formule au début de vers , par exemple, avec " il y a", que le poète Apollinaire a beaucoup utilisé.

 

3) Regardez le monde qui vous entoure , exprimez ce que vous voyez, sentez, ressentez, pensez... Puis adressez-vous à quelqu'un et transformez vos phrases affirmatives en interrogations :

Par exemple : vous avez vu qu'il était midi , vous avez vu une rose , vous avez senti leur parfum :

Mon amour, crois-tu qu'il est midi

Que les roses sont ouvertes ...

 

4) Prenez un poème et remplacez tous les mots autres que les mots-outils.

 

5) Imaginez un verbe dont la conjugaison serait très irrégulière .

Par exemple :

J'aime.

Tu cries

Il serre

Nous avalons...

 

Ensuite suivez cette conjugaison et rajoutez des compléments

Par exemple :

Quand j'aime ton frère

Tu cries ta colère

Il serre mes bras

Nous avalons nos larmes

 

6) Prenez deux séries de mots qui riment comme : maman , enfant, amant , chant

et fleur, cœur, peur ....

puis écrivez un vers commençant par un mot de la première série et finissant par un mot de la même série, et contenant un mot de la deuxième série.

Par exemple :

Maman, tu es la fleur des enfants

Maman, tu es le cœur des amants

 

6) Regardez un objet de la vie quotidienne avec un regard inquisiteur, suspicieux, comme si vous vouliez le comprendre, ce qu'il est ou ce qu'il fait...

Voici un exemple de méditation devant une fenêtre.

 

Fenêtre

 

Fenêtre, malgré moi je te vois : tu crèves les yeux en crevant le mur. Fenêtre, brèche possible et impossible entre le dedans et le dehors, compromis entre le visible et l'invisible, l'être et le non-être, tu attires inévitablement le regard.

Fenêtre, tu es belle et lisse comme l'eau ; tu scintilles comme une larme. Es-tu une fille pudique voilée de rideaux de dentelles ? Tu t'irises de buée quand mon souffle chaud se pose sur toi. Tu rougis quand le soleil se couche et qu'approche la nuit et ses promesses d'amour. Es-tu femme vulnérable ? Tes larmes de pluie souvent ruissellent en tremblotant. Quel sens donner à tes gémissements quand la tempête souffle ?

Fenêtre, je te touche. J'abuse de toi. Mon front s'appuie contre toi pour sonder le vide de la rue et voir se finir ma solitude. Mes lèvres déjà humides te souillent d'une trace fugace.

Fenêtre, tu es froide ! Serais-tu la Mort ? Ton ossature de bois dessine sur le sol l'ombre portée d'une croix noire. Dans l'entrelacement de tes bois, mes yeux déchiffrent ces mots en lettres-bâtons: "JE TUE". Si ce n'était la crainte d'entendre le rire satanique d'un carreau qui se brise, je te ferai voler en éclats.

Fenêtre, tu es sadique. Ta séduction n'est qu'un piège. Tu dévoiles un ailleurs de liberté et tu le rends intouchable. Tu es l'écran perfide entre le désir et son assouvissement, le début de l'espace et sa fin. Le monde, par tes yeux, se couvre d'artifices : tu feutres les bruits, les odeurs, les coups de vent, les coups de froid, les coups de chaud.

Et dire que tu es mon confort, ma source d'air et de lumière !

Fenêtre, je te hais. tu fais revivre en moi mes maladies d'enfant lorsque mon front brûlant cherchait la fraîcheur de ta vitre. Il m'en souvient aussi de tous les gestes d'adieu dont tu fus témoin.

Fenêtre, tu as honte ! honte de tout ce que tu révèles, de tout ce que tu caches, de tout ce que tu empêches. Que d'hommes captifs ont rêvé de te franchir pour gagner leur liberté. Que d'hommes curieux ont voulu te briser pur violer tes secrets ! Combien se sont tendus vers toi pour t'ouvrir afin de mieux crier leur amour ou leur haine.

Fenêtre vicieuse, tu profites de ma colère pour me renvoyer mon image enlaidie. Mais cette fois je ne reculerai pas, j'avancerai vers toi, j'écraserai mon nez blanc sur ta vitre de marbre, je soupèserai d'un regard le vide à tes pieds, je cognerai trois fois du front, je saisirai ta poignée : tu t'ouvriras, tu me libéreras en grinçant. Je sauterai et serai alors libre ou mort.