Lire des comptines coquines?

Quelques mots de poésie...

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Les jours se suivent sans virgule

Parfois l'un d'eux prend une majuscule

D'autres s'inscrivent à l'encre pâle

Dans ma mémoire

Et dans l'histoire.

 

Allez savoir ...

 

Les jours se suivent

Comme des questions

 

A Thines, pour la Saint-Jean
Écoutons vibrer les soleils

Sur le granit

Où s'étirent nos ombres

Entrelacées

 

En sons multicolores

Dans la langue des ruines

Les cantiques s'en vont

Ranimer les vitraux

 

Sonnent à jamais

Au clairon d'éternité

Nos promesses d'amour

Sur un cortège de sourires

 

Nos alliances valsent

Une danse sacrée

Dans ta main qui palpite

Sous les brises du bonheur

 

Une hirondelle grise

Emporte à tire-d'aile

A la face d'un Dieu

Notre gage immortel

 

Ta longue et blanche robe

Jalouse

Les charmes en fête de ton corps

Et tes yeux s'agrandissent

De pleurs heureux

 

Nous voguons muets

Aux orées de l'extase

Sur un tapis d'encens

 

Il m'en souvient de l'heure

Où nos cœurs ont songé

S'unir en cette église

Les folles lucioles de nos vingt ans

Sont mortes

Sans soupirs

Et s'entrouvrent

Les fruits rouge du désir

Sur l'arc-en-ciel des ogives

Caresses
 

Entre nos corps

Glissent les caresses

 

L'amour se peint

En rouge

Au creux de nos mains

 

Le plaisir

En bulle de savon

Crève le plafond

 

Et se brisent les secondes

Sous le galop de nos cœurs

 

Entre nos corps

Glissent les caresses

 

Les plumes d'amour

Roses

S'élèvent en tourbillon

 

Et s'anéantit dans un bruissement d'aile

Le faucon

Blanc

De l'extase.

Cœur gâté

 

La blessure de Cupidon

A suppuré

Dans le chapelet des nuits sans tendresse

 

Tu as jeté dans les sables mouvants

L'ancre de l'habitude

 

 

Plus tu t'accroches à moi

Plus tu nous enlises

Dans l'argile inondée

Où plus rien n'a de prise

 

S'il te plaît

Lâche prise

Laisse mon cœur s'enfuir

Loin de tes charmes usés

Cesse de vouloir encor

Raccommoder l'amour avec le fil du coutumier

Constat

 

Au sein de femmes-fleurs, gouffre inépuisable

Tu as lancé un cri effaré de douleur

Tu as lancé à ta mère un S.O.S bonheur

Pour l'ivresse traumatisante de ton enfance

Comme on lance au ciel mille fusées ardentes

Pour reconquérir l'espace et le temps perdus

Tu as vu s'effriter des univers suaves

Pailletés de chimères étincelantes et fugaces

Se hérisser aux travers des journaux trop d'objets contondants

Et déchoir un à un les ventres initiatiques

Tu as vu s'enterrer l'ongle qui tambourinait sur la table

Tes tables indigestes de multiplication et d'addition

Tu as senti la masse molle s'assécher dans la canicule

De tes étés oisifs et naître la vipère véloce sous

La pierre surchauffée des chemins creux de l'amour

Folles roses ronsardelettes trop longtemps décloses

Tu as entendu la rengaine des tambours de la conformité

Et le chant monophonique du sexe téléguidé

Toi la torpille de sperme effervescente

Tu as percuté les feux rouges

Tu n'as pas supporté

Tu n'as pas supporté la rumeur stéréotypée de la rue et des tables rondes

Tu a éventré les malles poussiéreuses des greniers bourgeois

Tu n'as pas su écraser les grains de café pour te domestiquer

Comme un chat lové sur les fauteuils des salons

Tu t'es bloqué

Et blotti

Dans une bulle d'art de couleurs et de mots

Avec tes frères clowns indociles

Création

 

Aux mystères des nuits

J'accroche ton image

Et je rêve sans bruit

Bercé par ton visage

 

J'évince à loisir

Des milliers de prunelles

Et n'offre à mon plaisir

Que les feux des plus belles

 

J'attache tes cheveux

Aux furtives comètes

Dont le galop fougueux

Me fait perdre la tête

 

Je me prends à frémir

Sous tes mains de nuages

Qui peignent sans finir

Mes longs cheveux sauvages

 

Pour frôler un instant

Tes seins de haute lisse

Impatiemment j'attends

Que l'aube bleue rosisse

 

Sur les chevaux du jour

Hélas ton corps détale

Et je m'ennuie d'amour

Et le vide s'installe

Délitescence

 

Des harmonies

Roses et grises

Sur notre amour

Des sourires

Méprise exquise

 

Un nuage

Un orage

 

Écoute écoute

Les grosses gouttes

De pluie

Font rage

Sur notre amour

 

Deux torrents

Débordants

Un déluge

D'amertume

De rancune

Sur notre amour

 

Un désert immense

Sans espérance

Un silence dense

Amère clémence

Sans ta présence

Sans notre amour

 

Solitude

Harmonie ?

Plénitude

Fleur de mon cœur

 

Pétale après pétale

J'ai effeuillé ton corps.

Au creux de tes sépales

J'ai engagé non sort.

 

Ardemment convoitée

Ta candide blancheur

S'est vite tachetée

Au gré des mes ardeurs

 

Altière tu te dresses

Bravant l'éternité

Et chantes l'allégresse

De ta fécondité.

 

Par-delà tes souffrances

Scintille ta gaieté

Par-delà l'espérance

Luit ma paternité.

Gares aériennes

 

 

Cimetières humains blêmes de lune

Gares aériennes du plus long voyage

Cercueils de bois compartiments étroits

Tombes profondes wagons-lits

Caveaux de marbre aux couchettes superposées

On m'a réservé déjà un billet aller

 

Je partirai comme ils partent

Certains sans joie

D'autres avec joie

Mais pour quand le billet ?

Pour quand l'adieu ?

 

Sur le quai le souffle coupé retient le mouchoir rouge

Les fleurs sont oubliées

Déjà le train roule

Mais pour où le billet ?

 

 

Il ne faut

Absolument pas

Pour lui

Avoir une peur bleue

Du noir

Et des vers

 

Certainement

Il joue déjà

Avec la pluie

Avec la nuit

Sagement

Sans mettre de terre

Dans sa bouche

Bien close

 

Il serre les dents

Il attend

 

Il faut absolument

Figer ton sourire

Et marcher

Vers lui

Courageusement

 

J'ai rêvé de roses bleues comme l'espoir

de mères d'enfants faméliques

Il y avait un miroir comme derrière

toutes choses

Ils avaient un miroir comme derrière

un entonnoir comme devant

un cerveau comme barrière

Et volaient les frontières

Mon pied était nu comme un cœur

il venait à toi

Le vent chaud a crevé ta chemise

un madras rose et bleu

sali par la poussière

d'une route soudain amère

Trop lente est l'autoroute sans casque

aux oreilles sans bague aux orteils

J'ai voulu vivre un rêve

Il fallait le mourir

Sur les pointes du temps la luge

n'a qu'un cours

Remets ta montre à l'heure et

l'entonnoir derrière

 

L'éclipse

 

Sur l'onde et dans la houle

Mon désespoir

Se roule en boule

Au gré de mes idées noires

 

Le soleil s'est éclipsé

Du sommet de mes rêves

 

Dans le vide enneigé de l'avenir

Flottent à la dérive

Les lettres d'amour

Minuscules et incohérentes

La dernière colombe

 

L'araignée du désespoir tisse sa toile

Et la suspend aux étoiles

En guise de ciel

Angélique.

 

Les hommes, pour meubler leurs loisirs,

Avec des balles de plomb,

Disputent un ping-pong

Frénétique.

 

Tout autour des propriétés

Privées

Se hérissent des

Haies de chardons

En fil barbelé

Métallique

 

Dans les paradis perdus

S'épanouissent

Des champignons vénéneux

Atomiques

 

L'angoisse trop vive étouffe peu à peu

Les cendres encor chaudes

De l'espoir

 

L'amour et la paix se noient au fond d'un mirage

Et demain la dernière colombe brûlera

La mariée

 

 

Elle voulait jouer à la dame

Et couvrir d'or sa peau

D'une blancheur religieuse

 

Les feux du diamant

Lui réchauffaient

Cœur et

Tête

 

Elle jetait son pâle nom de fille

Aux oubliettes du passé

 

Il a dit "non"

Le prétendu

 

La mariée

Sur la neige

Est morte

Et s'enterre sous les flocons

Son long voile d'illusions

Le douzième coup

 

Le douzième coup

D'un coup

Vient d'achever

Le dernier jour

De nos amours

 

Je pleure

Je salive

Dans les brouillards de minuit

 

Et ma nuit blanche

Se heurte

A l'horreur des derniers mots

 

Comme deux vagues

Se séparent

Nos lits

 

Je prends

Sans toi

Le navire nocturne

Ma mie

 

Viens danser

La valse des saisons

 

Sur les primevères

Et sur le sable

Sur les colchiques

Et sur la neige

 

Je verserai

Dans ton oreille

Les musiques

De ma vie

 

Robe de bal

Sombre costume

Se froisseront

A notre mort

 

Sous les colchiques

Et sous le sable

Sous les colchiques

Et sous la neige

Viens danser

La valse du temps

Maléfices

 

Aux brises du plaisir

Je gaspille ma vie

Je deviens le martyr

De mes instants d'envie

 

Goutte à goutte je jette

Mon sang dans les frissons

Et paie ta silhouette

Aux prix de ses poisons

 

Dans l'alcool des ivresses

Lorsque mon cœur s'y leurre

S'enroule ma jeunesse

Aux quenouilles de l'heure

 

A toi cousu alors

Du fil du sortilège

Aux tiédeurs de ton corps

Ma conscience s'enneige

Noël

 

Noël aux pleurs de givre

Tes dents blanches

Dévorent

Mes espérances

 

Ma dernière flambée d'amour

Flétrit sur les carreaux

Tes fleurs de givre

 

Front sur la vitre

Tempes battantes

Des chandelles trouent la nuit

 

Je n'entendrai plus

Sous tes pas

Crisser la neige

 

Sous les flocons

Se sont étouffées nos amours

Nuit rouge

 

Des venins s'évaporent des fleurs

 

Chaque pétale fané

Inscrit sur le sol un mensonge

 

Tapis d'hypocrisie

Trop moelleux pour être vrai

 

Tourbe de haines

Dans les landes d'amours brûlées

 

Sables mouvants

Où s'enlise

La vérité

 

Dans l'ombre

L'homme

Sous l'homme

Se meurt

 

La nuit

Se fait l'amie du sang

Et demain

Prendra sa couleur

 

Passe-temps

 

Elle s'était inventé un jeu judicieux,

Délicieux

Lorsqu'elle voyait un homme

Elle se demandait :

"verge à droite, ou verge à gauche ?"

Puis elle concluait :

"verge à droite"

Parfois "verge à gauche"

Ainsi coulait sa vie

Inassouvie

De jeune

estropiée.

Printemps

 

Sous la pluie

Le saule pleureur

Rit aux larmes

 

Sous la caresse du vent

L'eau du ruisseau

Remonte

Le courant

 

Les giboulées capricieuses

Vampent le soleil

Folies de veuves grises

 

Prurit

 

En tes longues absences

Quand tarde mon sommeil

Mes yeux frôlent ton corps

Couché dans ma mémoire

 

Le blanc traversin

Bruisse sous la caresse de ma main

Et sa chaude mollesse

Enjôle en vain

L'étreinte de mes bras...

Tandis que lentement

Mes lèvres sur le drap

Apaisent leur ardeur

 

Seul

Mon corps convulsé

Se love tout entier

N'emprisonne personne

Et se meut indéfiniment...

L'arc puissant de mes muscles

Dardant vers ton image

La mâle flèche rouge

D'un Eros enjoué

Le printemps nubile

Se love

Dans l'herbe molle...

 

Il ferait bon vivre

Vivre pour de bon

De bonnes amours

Regrets

 

Le violon de mes jours

Ne joue plus

Qu'une fausse note

 

Seule

La corde des regrets

Vibre

Sous l'archet de l'heure

 

La musique s'étonne

De ton absence

Meurt en soupirs

Et silences

Si

 

Une note en suspend

Brouille l'arpège harmonieux

Du violon dingue de mes jours

Une note en suspend

Et peut-être

Un silence invincible

Entre deux soupirs

Un archet mal fardé

 

Sans SI

Et sans toi

L'hymne de fête

Chavire facile

En douloureuse mélopée

 

 

Souvenir

A Madame la Baronne de Fresnoye de Flers

 

Pour l'ailleurs

Tu as quitté

La comédie de nos jours.

 

Un cortège de larmes

S'en est allé

Bénir ta tombe.

 

Et se perd dans le noir

Pour une mousson de deuil

L'arc-en-ciel des costumes !

 

Dans ta maison de terre

Dernier château de cartes

Les yeux

Dans les yeux

Tu contemples ton Dieu ;

 

Tu te grises

Aux sources célestes

D'éternité.

 

Sous son voile de solitude

Tissé de la soie de tes peines

Le visage de ta Ta bouche en cœur

Garde un peu de toi.

 

Puisse te souvenir

Des éternités

Trouvées dans un instant d'amour

Et plus douce sera l'absence.

 

 

 

Sortilège langoureux

Ta bouche en cœur

Aux pétales mi-clos

Attise en moi des myriades de feux

 

Corolle de digitale

Ta bouche en cœur

Me verse à boire

L'amour et la mort

 

Bouquet de vie

Bouquet de mort

Corbeille de digitales

Et de roses rouges

Ta chambre

 

Les vitrages se teintent

Des couleurs de ta pudeur

 

L'armoire

Fille de joie

Ricane de tout son bois

 

La pendule s'éreinte

S'affole et crie que son temps ne fait qu'un tour

 

Sa trotteuse s'essouffle

Dans la course-poursuite

Qu'elle livre à ton pouls

 

Furieuse de ne pouvoir tout voir

La lampe de chevet

Blêmît

 

Le vase de cristal

S'agace et crisse

 

Le lit ondule

 

Ta chambre vit autour de toi

 

 

Tel fut un rêve

 

 

Je voulais être aveugle pour ne plus voir

Cet être noir

Au ventre rond

Sur l'écran bleu des télévisions ;

Cette main vide qui s'avance

Au coin des rues, en silence ;

Et cette fille en pleurs que je n'ai su aimer.

 

Je voulais être sourd pour ne plus entendre

Le bruit exécrable du canon ;

Et ce râle de moribond,

Et ces cris déchirants

Des mères au cœur tendre

Près des corps des mourants,

Et ces flots de prières jamais exaucées.

 

Je voulais être muet pour ne plus dire

Tous ces mensonges heureux

Qui sauvent la face du pire ;

Et ces serments d'amour

Qui périssent en bourgeon ;

Et tous ces "adieux"

Que je sais désespérés.

 

Je voulais être stérile pour ne plus faire

De beaux enfants

Qui iront à la guerre

Et mourront à vingt ans.

 

Je voulais ne plus être...

Un poème

 

Mon ennui

Pleure

Une musique

 

Ma solitude

Tangue

En cadence

 

Dans ses sanglots

Mon cœur

Élève la voix

 

Il m'en souvient

De nos bonheurs

De nos malheurs

Comme des fleurs d'enfance

 

La réalité

En tenue d'urgence

Cogne contre mes sens

 

De l'éruption des souvenirs

Dans les laves du présent

Jaillit

Hors du volcan du temps

Un poème

 

Magie du silence

Alchimie du cœur et des sens

Premier pont vers l'au-delà

Vers de terre

 

Transformer la terre entière

Transformer la terre en rêves

Rêves de terre et de lumière

C'est le miracle de vivre doux

Au creux fou de ses chimères

C'est le miracle de vivre fou

Au creux doux des cimetières

Viens

 

Viens nous prendrons

Nus

Et sans bagage

Le train du plaisir

Sur le quai de nos corps

 

Viens

Sans voiles

Dans les étoiles

 

 

Le soleil de beurre fond

Le soleil des rats dérape

Demi sel, demi velours

Des rats gris courent en la maison

 

Le soleil de leurre fond

Réveillant les heurs d'enfance

 

Et trop de jaune se délie

Trop de jaune sur ciel de lit

Trop de délit de délivrance

Trop d'abeilles d'indépendance

 

Et toujours l'amour dérape

Toujours trouble en la maison

 

Trop de sape et trous de rat

Des rats gris courent en la maison

Et le soleil de beurre fond

 

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